vendredi 12 septembre 2008

L’allaitement est la meilleure option pour l’enfant et la mère

Bien qu'il soit en progrès en France depuis 1972 où seuls 31 % des femmes allaitaient contre près de 60 % en 2004, l'allaitement est encore mal intégré au sein de la société moderne.

Symbole de la relation qui unit l'enfant à sa mère, l'allaitement constitue pourtant un atout majeur tant pour la bonne santé de l'enfant que pour celle de sa mère nourricière.

Il apparaît en effet que les enfants allaités sont moins vulnérables aux maladies telles que l'asthme, la pneumonie, le diabète, les infections gastro-intestinales et les allergies.

Par ailleurs, sous réserve qu'il soit exclusif et dure au minimum trois mois, l'allaitement maternel diminuerait également l'incidence et la gravité des troubles dits «ORL», des infections digestives et respiratoires.

Stimulé, le système immunitaire s'en trouve renforcé, d'où une meilleure réaction immunitaire à la vaccination. Autres bienfaits notables, les enfants nourris au sein afficheraient des taux de cancers moins élevés, notamment en ce qui concerne la leucémie et le lymphosarcome, et seraient moins prédisposés à l'obésité.

Outre ces aspects strictement médicaux, de multiples études ont démontré que l'allaitement favorise le développement neurologique de l'enfant, en encourageant l'éveil de ses sens.

Si les bienfaits de la tétée pour le nouveau-né ne sont pas une découverte à proprement parler, il en va tout autrement lorsque l'on se positionne du point de vue de la maman. En effet, le bébé n'est pas le seul à tirer avantage du lait maternel.

Tout d'abord, la tétée rapide limite les risques d'hémorragies au cours de la période post partum et facilite le décollement du placenta si celui-ci s'est fait de manière incomplète.

Si l'on croit l'association la Grande tétée, les contractions provoquées par les mouvements de succion aident l'utérus à retrouver plus rapidement sa taille et sa tonicité. Durant les six premiers mois post partum, la perte de poids est plus facile.

Par ailleurs, outre que celui-ci représente une motivation supplémentaire pour freiner le tabagisme, l'allaitement maternel est reconnu pour réduire l'incidence des cancers du sein et des ovaires avant la ménopause.

Soucieux de tirer profit de ces bénéfices, le PNNS (Programme National Nutrition Santé) a fait de la lactation un de ses objectifs majeurs pour lutter contre la multiplication des phénomènes d'allergies alimentaires et prévenir toute carence en fer, en calcium et en vitamine D.

Aujourd'hui, en comparaison avec d'autres pays européens, l'attrait des femmes françaises pour cette pratique ancestrale reste restreint. Ainsi, en 2004, le taux d'allaitement exclusif au sortir de la maternité était estimé à 56 % contre 95 % pour la Norvège et 85 % pour l'Allemagne.

Pourtant, 75 % des Françaises avouent leur désir d'allaiter leur enfant, ne serait-ce que quelques semaines. Pour l'association la Grande tétée, ce décalage ne peut s'expliquer que par un déficit des informations mises à disposition des futures mères.

Pour y remédier, celle-ci s'investit depuis quelques années dans une campagne de sensibilisation destinée à mettre un terme aux idées préconçues persistantes circulant autour de ce rituel maternel. De nombreuses inquiétudes doivent effectivement être écartées, à l'image de la crainte de certaines femmes de ne pas avoir de lait en qualité et en quantité suffisantes.

De même, il a été prouvé, études à l'appui, que ce mode nourricier ne perturbait pas le rythme de sommeil de l'enfant.

Autre point de débat, l'exclusion du père est également démentie, d'une part au regard des nombreux autres moments de complicité dont celui-ci dispose tels que la promenade, le bain, le change ou l'endormissement. De plus, le père se révèle être un soutien important pour que soit mené à bien le projet d'allaitement. A l'heure actuelle, une grande majorité de femmes travaille.

Or, nombreuses sont-elles à ignorer que l'allaitement n'est pas incompatible avec la reprise d'une activité professionnelle. La loi française prévoit certaines clauses à cet effet.

Selon l'article L1225-30, toute femme salariée dispose d'une heure non rémunérée par jour durant les heures de travail à consacrer à l'allaitement, et ce sur une durée d'un an à compter du jour de la naissance. De même, tout employeur ayant à son service plus de 100 salariées «peut être mis en demeure d'installer dans son établissement, ou à proximité, des locaux dédiés à l'allaitement».

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